mercredi 18 mai 2016

Roche Paillon couloir S - Col des Ecrins

Troisième et dernier jour du trip en plein cœur des Ecrins, il faut bien penser à rentrer à la civilisation et repasser le Col des Ecrins franchi lundi dernier. On se donne comme deadline horaire midi au col des Ecrins, donc on a le temps d'aller se faire un couloir le matin, histoire de rentabiliser la journée ;)
Du coup, direction le couloir S de Roche Paillon, pile à l'aplomb du refuge des Ecrins.

Grasse mat' comparé aux deux jours précédents, lever 5h du mat' pour un départ à 6h du refuge ski aux pieds. On commence à remonter une grande pente de neige E, mais qui a bien regelée pendant la nuit. Jean-Yves avec ses planches de 100mm au patin en chie un peu et c'est ski sur le sac qu'il arrive en haut.
Comme la veille, on est gratifié d'un lever de soleil magnifique, sur fond de mer de nuages!
Lever de soleil sur les Agneaux

Et sur les Ecrins
Arrivé au collu juste 200m au dessus du refuge, découvre le couloir S, et la pente d’accès, où il y a eu pas mal de coulées. Du coup, comme la neige est bien dure, on se dit qu'à ski on va bien galérerpour tout traverser, et qu'il vaut mieux mettre les crampons maintenant et laisser les skis ici.
Le couloir S de Roche Paillon.
Roche Paillon vu de loin : on distingue le couloir de montée, le sommet sur la gauche, et le collu qui se trouve en partant de la base du couloir et en traversant à droite.
 La neige est dure, on arrive rapidement à l'attaque du couloir, où on laisse un sac et on s'encorde. Dans le couloir, on suit les traces d'anciennes coulées qui on bien durci la neige, on progresse rapidement.
Le couloir S
Toujours la mer de nuages.
Arrivé au sommet du couloir, on débouche sur l'arête, que l'on suit sur quelques centaines de mètres pour arriver au sommet. Elle n'est pas aussi aérienne que celle de la Barre des Ecrins, mais plus enneigée, avec quelques corniches.
L'arête E de Roche Paillon
Sur l'arête

Jean Yves au sommet

Mer de nuages devant le Pic de Neige Cordier et les Agneaux.
L'arête à la descente (on voit également le haut du couloir)
La descente de l'arête, avec les Ecrins en fond

Le collu où on a posé les skis en montant.
Arrivés au sommet, toujours la même vue sur le massif des Ecrins, toujours aussi magnifique!

Le Pelvoux, Pic Sans Nom et Ecrins
La descente du couloir se passe rapidement, la neige est pas trop dure, il n'y a pas trop de risques de partir en glissade incontrôlée. Une fois à la base du couloir, on rejoint rapidement les skis, et on poursuit un peu sur une courte arête.


Une fois les skis rechaussés, c'est la courte (très) descente vers le refuge, dans une neige juste décaillée type moquette très agréable à skier!

Du refuge, on récupère nos affaires, puis on trace vers le Col des Ecrins en mode "tartinage" : les nuages commencent à se lever, et on veux arriver au col avant eux, pour pas galérer à le trouver.
La descente du refuge.
Arrivée sur le col des Ecrins
Au pied du col, on rechausse les crampons, et on attaque la descente par les câbles jusqu'à la ligne de rappel.
Le passage des câbles

Le glacier de Bonne Pierre
Jean Yves au rappel

Une fois les rappels passés, on s'encorde et on attaque la descente du col. Et là, c'est pas jojo... La neige est par endroit hyper dure, on enfonce uniquement les pointes avant des crampons et la lame du piolet de quelques mm... Le tout en traversée au dessus de barre, il ne faut surtout pas glisser. On progressera même en traversée l'un au dessus de l'autre, pour enrayer au plus vite une éventuelle glissade.

A la base du couloir (une fois la partie raide passée)


Le col des Ecrins et la traversée au dessus des barres

On arrive quand même à passer, en prenant notre temps et en assurant bien nos pas. Une fois les skis chaussés, on attaque la redescente du glacier de Bonne Pierre. C'est assez long, mais bien moins qu'à pieds. La neige est pas mal en haut, puis devient de plus en plus pourrie et imbibée d'eau à mesure qu'on descend.

La Face W du Dôme des Ecrins, et le couloir Mayer Dibona sur la droite.
Ski sur moraine
Arrivée sur le bas du glacier.

De là, on retrouve nos baskets laissées 3 jours avant sous un caillou, on remet les ski et les chaussures sur le sac, puis on descend sur la Bérarde. Les sacs sont lourds, mais ça passe bien mieux que je ne l'avais pensé.


Et c'est la fin de ce trip magnifique!

Le reste des photos : Roche Paillon - Col des Ecrins